Classe ramequin

Christiane Rabiega est décidément de tous les fronts. Après avoir exploré le centre ménager de Masny non loin de Douchy-les-Mines, elle poursuit son investigation telle une watchdog du bonheur domestique en se rendant cette fois au centre ménager de Bully-les-Mines à proximité de Noeux-les-mines. Le rêve français. 

Christiane Rabiega vit à Vannes en Bretagne. Après s'y être adonnée à la sculpture en pierre stéatite, elle fait dorénavant partie de l'Association pour la Rénovation de la Cathédrale (de Vannes). Non contente de s'occuper ainsi, elle était aussi alors à la pointe de toutes les questions touchant au fooding. Un destin, là aussi, français. 

Sa quête : « Une recette économique,  rapide à exécuter et rapide. » Pour réussir, il faut parfois tenter l'impossible. Pourtant une solution existe : le riz. C'est bête comme chou et personne n'y avait pensé. 

 

Le riz, ou Oryza sativa, provient de plusieurs éléments de domestication ayant eu lieu aux alentours de 5 000 ans avant J.C. Dans la culture asiatique, il permet de chasser les esprits malfaisants. Usité dans les cérémonies de mariages, il l'est aussi lors d'enterrements puisque selon certaines croyances, il rendrait possible une renaissance. Mais il se trouve que le riz se mange aussi. Il aura donc fallu attendre quelques 6 960 années pour que l'ORTF, ici représentée et incarnée par Christiane Rabiega et son émission - le Magazine du mineur -, diffuse la bonne nouvelle dans l'Hexagone. 

Parce qu'il se trouve que selon Madame Chet (ou Ché, Chez, l'orthographe étant inconnue), la responsable du centre, le riz est un élément "intéressant". Pourquoi ? Parce qu'il "permet la confection de plats variés", et donc à base de riz. Mais dans la vie, rien n'est simple. Pour preuve : la cuisson du riz. Une cuisson "délicate" et qui dure donc 10 minutes au bas mot. Et puisque la ménagère française est courageuse mais pas téméraire, elle préfère se rabattre sur les coquillettes qui, elles, cuisent en 5 minutes. C'est exactement ça : en deux fois moins de temps. 

Mais Christiane Rabiega, qui a fait sienne la devise d'Albert Londres - "Ma ligne, ma seule ligne, c'est celle du chemin de fer " -, sillonne elle aussi la France à la recherche d'innovations. Il en existe plusieurs. Mais guidée par un goût prononcée pour l'exotisme, une seule sera évoquée : la cuisson à la créole. L'astuce : faire cuire le riz dans l'eau. Tadam. 

Et puisque la Française vraiment moyenne a elle aussi le droit de voir du pays du fond de sa cuisine (et ce avant que Moulinex ne libère la femme),

la musique qui illustre le sujet vient du Pays du Soleil Levant ("ah tching tchang tchong" #avotreecoutecoutequecoute).  

Mais ce n'est pas tout de faire un bon riz à l'eau, encore faut-il en faire une belle présentation et bien l'assaisonner. Donc ne pas lésiner sur ses effets - surtout s'il s'agit de "développer son goût artistique"- et aller prendre exemple chez nos voisins anglais. Parce que si les Anglais savent bien faire quelque chose, c'est la cuisine. On rajoutera trois olives noires, du persil et des rondelles de citron. Et pour la présentation, plusieurs possibilités : le riz à l'anglaise donc, le riz kouglof, en couronne, ou ramequin - "ramequin" étant sans doute le plus beau mot de la langue française.